Depuis toujours la Vallée de la Roya a été une terre où le lait et le miel coulaient en abondance.
À partir du XVe siècle, à la suite d'améliorations et de nouvelles techniques introduites par les moines de la chartreuse voisine de Pesio dans la culture des abeilles et dans la pratique de l'élevage, on constata une amélioration graduelle de l'économie locale. Ruches typiques de la Vallée Roya Il s'agissait de deux types de ruches fabriquées en bois qui
pratiquement ne coûtaient rien du fait de la grande abondance
de la matière première : l'ancien brusc obtenu par
un tronc d'arbre évidé, peut-être déjà
en usage dans les anciennes tribus celtiques et son élaboration
plus récente, c'est-à-dire la ruche quatre-planches
qui permettait un usage plus rationnel du bois.
Les anciens ruchers en pierre de la Roya
Mais on apprit bien vite à défendre les abeilles en
mettant les ruches en sécurité dans des enceintes spéciales
entourées par des murs très hauts qui portaient sur leur
sommet un large couronnement de ciappe d'ardoise comme nous avons
déjà vu au Portugal, en Espagne et dans les Cévennes.
Si en Val do Rao (Galice), nous avons vu 40 ruchers en pierre (cortiños)
sur un parcours d'environ 15 km, dans la Vallée de la Roya, dans
un cercle d'environ 12 km de rayon à partir du centre de La Brigue,
nous en avons compté presque 100.
Description des "maisons des abeilles" La forme classique des maisons des abeilles, comme on appelle
en général ces enceintes, est une construction massive
en pierre en forme de fer à cheval même s'il en existe
de forme rectangulaire ou, plus rarement, de forme carrée.
Quelques-unes de ces constructions se trouvent dans les environs immédiats
des villages tandis que la plus grande partie est répandue en
des endroits bien ensoleillés dans la partie basse de vallons situés
entre 800 et 1100 mètres d'altitude.
Dans un manuscrit inédit de 1949, intitulé "L'apiculture
dans les Alpes-Maritimes" d'Albert Bianco, nous avons trouvé
une vieille photo d'une maison des abeilles qui se trouve dans le même
quartier et cette photo, comparée à une photo prise récemment,
nous montre le grand changement survenu dans la flore locale. En continuant notre marche vers le nord, à la hauteur de la
chapelle de Vievola, nous prenons une piste qui nous amène au
lieu dit "Canaresse" aux environs duquel se trouvent les restes
de trois maisons des abeilles enfoncées dans la végétation
très épaisse.
Maintenant nous nous déplaçons vers l'est pour examiner d'autres enclos situés sur la commune de Tende et qui méritent d'être mentionnés comme le complexe de Casteltournou qui comprend une grande bergerie, un four, un puits, un potager et une grande maison des abeilles construite contre un promontoire rocheux.
Pas loin d'ici, dans un vallon latéral s'élève, sur une côte très raide dominant un torrent, la maison des abeilles de la famille Lanza.
En descendant le long du "Rio Freddo" vers le lieu-dit de Ponte Rico, nous pouvons voir une petite maison des abeilles de forme carrée dans laquelle existent encore des bruscs et, un peu plus bas, une autre de ces constructions caractéristiques de la Vallée de la Roya.
Finalement nous prenons le vieux sentier qui nous méne au col de Boselia
pour descendre sur le territoire de La Brigue où les maisons
des abeilles sont très nombreuses.
Pour voir les plus belles maisons des abeilles proches de la Brigue, il faut parcourir la route qui du village mène à Val del Pré et qui ensuite continue vers le Col de Sanson (sous le nom de Route de l'amitié) pour déboucher à Realdo, en Italie.
Dès que nous nous trouvons près de l'Italie, nous passons l'ancienne ligne de frontière pour visiter les maisons des abeilles de Realdo, commune de Triora, que comme nous avons déjà mentionnées, sont appelées chiamere, c'est-à-dire endroits de rassemblement des essaims.
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